Affaire Boko-Homeky/ Déconstitution des avocats : Quelle sera la suite du procès ?
“Écoutez, c’est une cause dans laquelle il y avait quand même trois anciens bâtonniers, dont moi-même. Donc vous imaginez que ce n’est pas une décision qui a été prise à la légère ou à la volée, c’est une décision qui a été réfléchie, et la suite de la procédure, elle est connue. De toutes les façons en matière criminelle, la Cour ne peut pas juger des accusés sans avocat. C’est un empêchement rédhibitoire à ce que l’audience soit tenue”, a répondu Me Baadhio Issouf, ancien bâtonnier du Burkina Faso, conseil de Olivier Boko. Il faut rappeler qu’il s’est également déconstitué, ce mardi 21 janvier, devant la Criet dans le cadre du dossier complot contre la sûreté de l’Etat, impliquant l’ami du chef de l’Etat, l’homme d’affaires, Olivier Boko, et son ancien ministre des sports, Oswald Homéky.
Me Baadhio Issouf ajoute que par conséquent, il y a deux solutions.
“Soit la Cour, effectivement, qui a renvoyé le dossier à demain, donne le temps à nos clients de pouvoir éventuellement contacter les avocats et faire en sorte que ceux-ci se constituent à leur côté pour soigner leurs intérêts. Ce qui paraît, comme vous l’avez entendu, de la bouche même des clients, impossible, compte tenu de leurs conditions de détention, d’être enfermé 24 heures sur 24, sans possibilité de sortir, sans possibilité d’avoir une promenade. Donc, dans l’impossibilité matérielle de contacter un avocat d’ici 24 heures.
Première solution, s’il n’y a pas d’avocat constitué demain, il est bien évident que la Cour sera obligée de renvoyer le dossier pour demander aux bâtonniers de constituer d’office d’autres avocats, permettant donc de relever le gant et d’assurer la défense de leur client. Ce qui n’est pas une partie gagnée, parce que je crois comprendre que les constitutions d’office en ce moment au Bénin posent un peu un problème et que ça fait un moment que le bâtonnier ne constitue plus d’office des avocats ».
« Donc, on est là face à un empêchement qui, à mon avis, risque d’être rédhibitoire pour que la cause soit reprise et entendue par la Cour en formation irrégulière, puisque apparemment la Cour a décidé qu’elle joignait l’incident que nous avons soulevé au fond, c’est-à-dire qu’elle considérait qu’elle devait se prononcer sur sa régularité, non pas à l’entente du procès, mais à la fin du procès, ce qui n’avait plus de sens, puisque le principe de base était de dire, vous n’êtes pas composé de manière régulière, vous n’êtes pas composé de manière complète, donc par conséquent, vous ne pouvez pas passer outre ça pour juger et dire, on va statuer sur notre compétence et sur notre régularité à la fin du procès”.