Le sommet de paix prévu entre le Rwanda et la RDC annulé
Les présidents congolais Félix Tshisekedi et rwandais Paul Kagame devaient se rencontrer sous les auspices du président angolais Joao Lourenço, médiateur désigné de l’Union africaine (UA) dans le conflit entre Kigali et Kinshasa, pour de nouveaux pourparlers visant à rétablir la paix dans l’est de la RDC déchiré depuis 30 ans par des conflits. Mais des tensions apparues avant même l’arrivée des chefs d’État ont fait échouer cette rencontre.
C’est la présidence angolaise qui l’a officiellement annoncé aux journalistes présents sur place pour couvrir l’évènement. Une information confirmée par la délégation congolaise : « On constate que la tripartite n’aura pas lieu puisqu’une partie n’est pas là ». La partie qui n’est pas là, c’est donc le Rwanda. Le président Paul Kagame n’est semble-t-il pas en chemin vers Luanda. Le président congolais arrivé lui plus tôt ce dimanche matin est actuellement au palais présidentiel en tête-à-tête avec le chef de l’État angolais.
«Il y a une impasse car les Rwandais ont posé comme préalable à la signature d’un accord que la RDC mène un dialogue direct avec le M23», a déclaré à l’AFP Giscard Kusema, porte-parole de présidence congolaise présent à Luanda, avant la réunion des chefs d’Etat. Les deux parties avaient pourtant affirmé deux jours avant le sommet «travailler sur un accord qui pourrait être finalisé» dimanche et qu’il y avait «une volonté d’aller vers la signature d’un accord».
En effet, c’est la question d’un dialogue direct entre le pouvoir congolais et les rebelles du M23 qui divise les parties. Ce groupe qui sévit dans la province du Nord-Kivu et dont plusieurs rapports onusiens ont démontré le lien avec Kigali, avec au moins 3 à 4 000 militaires rwandais qui seraient engagés sur le terrain congolais à leurs côtés.
Ces discussions, demandées par les Rwandais, c’est la ligne rouge de Kinshasa depuis plus de deux ans. La RDC a exigé que ce groupe armé soi-même exclu du processus de Nairobi qui encadre le dialogue entre le pouvoir central et les différents acteurs armés de l’est du pays.