Présidentielle au Sénégal : Macky Sall félicite Bassirou Diomaye Faye
Bassirou Diomaye Faye devient le 5e président de la République du Sénégal. Il a remporté le scrutin dès le premier tour, et raflant 54% des suffrages exprimés (Commission électorale) à l’élection présidentielle du 24 mars. Amadou Ba, ex-Premier ministre du pays, et candidat de la majorité, a appelé « au téléphone Bassirou Diomaye Faye afin de le féliciter et de prier pour lui », ce 25 mars 2024, a indiqué le porte-parole du gouvernement, Abdou Karim Fofana. « Au regard des tendances des résultats de l’élection présidentielle et en attendant la proclamation officielle, je félicite le Président Bassirou Diomaye Diakhar Faye pour sa victoire dès le premier tour. »
C’est dans un court communiqué de la coalition Benno Bokk Yakaar qu’Amadou Ba, candidat de la majorité pour le scrutin du 24 mars 2024, a reconnu sa défaite face à l’opposant issu de la formation dissoute Patriotes africains du Sénégal pour le travail, l’éthique et la fraternité (Pastef). Amadou Ba a repris la parole après l’annonce des résultats par la Commission électorale pour toujours féliciter son rival : « lui souhaite[r] beaucoup de réussite et de succès pour le bien-être du peuple sénégalais ». 13 des 17 candidats en lice avaient déjà salué la victoire de Bassirou Diomaye Faye. Le chef de l’État sortant, Macky Sall, a « félicité le vainqueur, M. Bassirou Diomaye Faye, que les tendances donnent gagnant », sur le réseau social X.
Les réactions, depuis, se se sont multipliées, à l’instar de celle d’Adama Barrow, président de la Gambie : « Je félicite M. Bassirou Diomaye Faye pour une élection victorieuse et félicite le peuple de la République du Sénégal. »
Les résultats provisoires de ce scrutin seront donnés au plus tard mardi soir au niveau départemental, puis annoncés au plus tard le vendredi 29 mars par la cour d’appel de Dakar, au niveau national.
Ce 24 mars, 7,3 millions de Sénégalais étaient appelés aux urnes pour élire le cinquième chef d’État du pays, après Léopold Sédar Senghor (1960-1980), Abdou Diouf (1981-2000), Abdoulaye Wade (2000-2012) et Macky Sall (2012-2024).
Une élection initialement prévue le 25 février dernier, dont le report avait plongé le pays dans une crise politique majeure, et qui connaît un revirement majeur avec ce message adressé à Bassirou Diomaye Faye.
Bassirou Diomaye Faye, de la prison à la présidentielle
« Bassirou est plus honnête que moi, Bassirou est un homme extrêmement brillant », mots d’Ousmane Sonko, mentor politique de Bassirou Diomaye Faye. Ce dernier, 44 ans, estime : « Je suis quelqu’un de particulièrement raisonné, de particulièrement raisonnable, de particulièrement sensé, de particulièrement réfléchi. »
Cette posture, Bassirou Diomaye Faye, affirme qu’elle vient de sa culture sérére, basée notamment sur l’égalité, le respect des ainés et de son enfance au sein d’une famille d’agriculteurs. « Ainé de cette famille, j’ai très tôt développé mon esprit de leadership », assure-t-il.
C’est en suivant son père (« ma référence », souligne l’intéressé), militant socialiste, que « BDF » – comme le surnomme les Sénégalais – a commencé à forger son identité, syndicale et politique.
École à la campagne, dans son village natal de Ndiaganiao, bac sans mention – un échec, pour lui – à Mbour, puis une maitrise de droit à Dakar qui lui ouvre les portes de l’École nationale d’administration (ENA).
L’ENA où il rencontre en 2007, à la salle de sport, Ousmane Sonko. Les deux hommes, inspecteurs des impôts, défendent les mêmes valeurs et fondent en 2014 le Pastef.
Inspiré par l’intellectuel sénégalais Cheikh Anta Diop et le philosophe néerlandais Baruch Spinoza – « discret et froid dans l’analyse » indique sa biographie – Bassirou Diomaye Faye, a su, malgré un an d’emprisonnement, prouver en dix jours de campagne qu’il avait l’envergure pour prétendre au sommet de l’État.
Présenté par ses opposants comme le « candidat populiste, de la rupture », Bassirou Diomaye Faye a toujours indiqué qu’il ne supportait pas l’injustice et qu’il cherchait avant tout « l’équilibre » pour prendre ses décisions.
Source : Rfi