Conseil constitutionnel du Sénégal : Des leçons pour le Bénin
Au Sénégal, le Conseil constitutionnel a joué son rôle de dernier rempart pour contrer la volonté de Macky Sall qui envisage de proroger la durée de son mandat. En reportant l’organisation de la présidentielle au15 décembre 2024, alors que le mandat de Macky Sall prendra fin en avril, les députés ont violé la Constitution. C’est sans détour que les sages du Conseil constitutionnel ont déclaré contraire à la Constitution la proposition de loi votée par le parlement pour permettre à Macky Sall de rester au pouvoir jusqu’à l’installation du prochain président. En dépit de la crise politique qui secoue le pays, le Conseil constitutionnel a joué sa partition.
Un exemple pour les institutions constitutionnelles de la sous région dont le Bénin. Dans le cadre de la réforme constitutionnelle au Bénin en 2019, les députés de la mouvance seuls représentés au parlement à la 8e législature ont prorogé le mandat du président Patrice Talon de 45 jours. Ceci a donné lieu à une crise politique dont certains acteurs continuent d’en payer le prix fort. Les adeptes du « 5 ans c’est 5 ans » en garderont des souvenirs amers. La Cour constitutionnelle du Bénin avait-elle joué convenablement sa partition comme c’est le cas actuellement au Sénégal ?
Au parlement béninois actuellement, pratiquement ces mêmes députés de la mouvance soutiennent une nouvelle tentative de révision de la Constitution, qui si elle passait, pourrait écourter le mandat du président Patrice Talon en 2026, et ensuite rallonger celui des députés et des maires. Au parlement béninois, la durée du du mandat semble être l’affaire des seuls députés. Pourvu que la stabilité du pays n’en paye à nouveau le prix. La durée du mandat présidentiel devrait être respectée en dépit de tout, pour prévenir toutes velléités dans nos États, où la démocratie est en quête de ses repères.