Joseph Djogénou rend hommage à Paulin Hountondji

Joseph Djogénou rend hommage à Paulin Hountondji

Dans une tribune, le Professeur Djogbénou, président du parti Union progressiste le renouveau (Upr) rend hommage, à l’illustre disparu, le Professeur Paulin Hountondji.

Lire la tribune

Jidenu Paulin Hountondji : d’une rive à l’autre, d’une vie à l’autre.

Il est sans doute osé, de vouloir exposer, en quelques lignes et en forme d’hommage, la profonde considération à l’égard de l’Africain total et de l’intellectuel décomplexé que Paulin Jidenu Hountondji pût inspirer ; lui dont le parcours fut un hommage à la vie et une quête conciliante de ce qui est humain dans le rapport à l’être, et de ce qui est spécifique dans celui à l’universel.

Paulin Jidenu Hountondji incarna en intelligence féconde et en liberté rationnelle le génie et le savoir beninois et africain qui heureusement, fertiliseront pour longtemps encore les rivages de l’humanité. 

Nul ne fut indifférent à cet intellectuel marquant et saisissant, enragé parce que engagé, au sens sartrien et césairien de l’engagement, en forme d’embarquement et d’abandon au service de la Justice et de la Vérité. Sa foi chrétienne tout aussi profonde et agissante a nourri et éclairé cet engagement, dont il n’admit aucun renoncement.

Sa pensée, trempée dans les perspectives phénoménologiques husserliennes (il consacra sa thèse à Edmund Husserl) demeure dans la filiation ricoeurienne (Paul Ricoeur fut son directeur de thèse), dont la considération de l’individu, de l’autre soi-même (alter ego), est au cœur de l’éthique. C’est en ce sens qu’il considéra que les savoirs endogènes sont l’humus nécessaires à l’enrichissement et à l’enracinement de l’universel.

C’est tout à fait normal que dans son « combat pour le sens », rien ne lui échappa et il ne fit concession de rien. Qu’il se fut agit de sa critique vive et vivace de l’ethnophilosophie, que de celle, en politique, de ce qui lui paraissait une contravention démocratique.

Ce visage rond, empathique et doux, qui loge des yeux, qui savent être perçants à bon escient, et cette voix, mi grave et mi fine, dont les saccades retentissantes offrirent à la conférence nationale des forces vives de la nation de février 1990 des séquences d’une grande portée historique. Le résultat, chacun s’en souvient, fut la déclaration de souveraineté de la Conférence. 

Pérégrin et pèlerin audacieux, chrétien engagé, Jidenu n’a fait que passer d’une rive à l’autre,  d’une vie à l’autre, ayant déjà propagé les semences de l’éternité. 

JFD.

portailinfo

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *