Fonds national de développement agricole : Les nouveaux outils

Fonds national de développement agricole : Les nouveaux outils

Le gouvernement béninois a adopté, en conseil des ministres le 6 décembre, des Mesures incitatives pour l’amélioration des conditions et modalités d’accès au financement du Fonds national de Développement agricole (FNDA) au profit des exploitants et des petites et moyennes entreprises agricoles. 

Le principal objectif du FNDA est de favoriser la promotion des filières agricoles en facilitant l’accès au financement pour inciter l’investissement privé dans le secteur à travers des subventions ciblées et des instruments financiers adaptés, dans la perspective d’une meilleure exploitation du potentiel agricole national, l’amélioration des revenus tirés de l’agriculture ainsi que la sécurité alimentaire.

A cet égard, des mesures incitatives avaient déjà été mises en place. Elles ont donné lieu jusqu’ici à 396 engagements du Fonds pour un montant de 16.944.226.301 FCFA au profit de 1541 promoteurs, dont 339 engagements du guichet « accès aux services financiers » pour un montant de 14.600.306.301 FCFA en faveur de 1484 projets garantis, bonifiés ou refinancés.

De plus, les facilités accordées au niveau de ce guichet ont permis de lever un financement total de 61.059.267.638 FCFA auprès des Systèmes Financiers Décentralisés (SFD) et des banques partenaires du FNDA, sous forme de crédits agricoles.

L’agriculture étant l’un des principaux piliers porteurs de croissance, il s’avère important de renforcer les mesures incitatives par un mécanisme allégé et attractif en vue de réduire plus notablement la pauvreté en levant les difficultés qui limitent encore le bénéfice des facilités offertes.

Il s’agit entre autres :

du faible engagement dans la mise en œuvre du mécanisme de financement institué par le FNDA, conséquence de  la non-maîtrise des chaînes de valeurs agricoles par certaines institutions financières;

de l’inéligibilité de la garantie proposée par le FNDA par rapport au dispositif prudentiel en vigueur au sein de l’Union Économique et Monétaire Ouest Africaine ;

des difficultés des micro, petites et moyennes entreprises (MPME) dans leur majorité, à répondre aux conditions de crédit des banques (qualité des dossiers, garanties complémentaires et contrepartie financière, etc.).

C’est pourquoi, en vue de relever substantiellement le niveau de performance du Fonds, le Conseil a approuvé une nouvelle mesure incitative consistant à ramener le taux de refinancement du FNDA aux SFD méritants à 0% contre 2% jusque-là, pour la mise en place de crédits au profit des exploitants et MPME agricoles à un taux d’intérêt maximum de 12% l’an dégressif. 

Cette mesure destinée à soulager les promoteurs agricoles consiste en la rétrocession, in fine, des intérêts de 2% l’an qui seront payés après remboursement du refinancement octroyé par le FNDA. Ces facilités devraient se traduire par un meilleur engouement des SFD pour le mécanisme. A cet effet, l’éligibilité est conditionnée par deux indicateurs de performance, à savoir : 

un niveau de tirage de la ligne de refinancement supérieur ou égal à 70% et 

un taux de remboursement de 100% des tirages effectués conformément aux tableaux d’amortissement de chaque tirage. En cas d’impayé, la mesure de rétrocession des intérêts perçus s’estompe pour le tirage concerné.

Par ailleurs, les facilités concernent également la mise place d’un appui financier sur deux ans aux fins de prendre en compte une partie des charges salariales du personnel (75% la première année et 50% la deuxième année) complémentaire chargé de dynamiser l’intervention des SFD en vue d’un meilleur accès au financement des exploitants agricoles.

La finalité d’une telle mesure selon le conseil des ministres est le renforcement du dispositif opérationnel de terrain (sensibilisations, enregistrement et instruction des demandes de crédits ainsi que suivi post-financement de proximité). Elle permettra d’une part, une intervention plus remarquable dans des communes jusqu’au niveau village où actuellement les SFD n’ont pas un dispositif adéquat de couverture et, d’autre part, d’améliorer la qualité de service et le suivi des crédits agricoles octroyés. 

Cet appui est prévu pour durer 24 mois et s’inscrira dans un Programme Spécial d’Insertion dans l’Emploi (PSIE – Agricole) par lequel l’Etat prend en compte à hauteur de 75% la première année et 50% la deuxième année, les charges salariales et les SFD supportant respectivement les 25% et 50% restants.

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