Ukraine : la Russie imagine l’Occident se lasser du soutien à Kiev

Ukraine : la Russie imagine l’Occident se lasser du soutien à Kiev

Week-end au beau fixe pour la Russie et sa propagande. Robert Fico, dont le parti populiste et hostile à l’aide à l’Ukraine, est sorti en tête des élections en Slovaquie samedi 30 septembre. Et un « shutdown » a été évité in extremis dimanche aux États-Unis, au prix de la suspension par le Congrès de l’aide à l’Ukraine. Aux Etats-Unis, le Congrès a adopté in extremis samedi soir un projet de loi de financement provisoire pour éviter une fermeture partielle de l’administration fédérale américaine, le «shutdown». Mais, pour faire passer ce budget, valable 45 jours, les députés démocrates ont dû en exclure l’aide financière et militaire apportée à l’Ukraine qui constituait une pierre d’achoppement avec les républicains. De beaux cadeaux pour Moscou.

C’est un préjugé bien ancré dans la tête des dirigeants russes : les pays occidentaux sont vulnérables à la division et face au temps qui passe. La guerre d’usure à l’Ukraine n’est en effet pas que le plan B de la Russie après l’échec de la prise de la capitale, mais bien aussi la manifestation concrète de cette conviction. Sans surprise, les évènements du week-end qui vient de s’écouler ont donc évidemment conforté la Russie dans cette perception. À commencer par le retour de Robert Fico au poste de Premier ministre en Slovaquie après les élections législatives de samedi 30 septembre.

Dès dimanche matin, dans les médias russes, on jubilait. « Le parti (celui de Robert Fico) qui s’oppose à l’envoi d’armes en Ukraine a gagné », voilà ce qui faisait les gros titres. Ce lundi 2 octobre, certains journaux appuyaient davantage sur les divisions occidentales. « La Slovaquie est sur le point de quitter la coalition européenne anti-russe », écrit Vesti, « La Slovaquie pourrait devenir un problème majeur pour l’unité de l’Europe », affirme le quotidien économique Kommersant.

Tout en jugeant « absurde » de qualifier de « prorusse » le parti populiste slovaque Smer-SD qui a remporté les élections législatives et qui compte mettre fin à l’aide militaire à l’Ukraine, le porte-parole du Kremlin a estimé ce lundi que « La lassitude du soutien complètement absurde au régime de Kiev va s’accroître dans différents pays, notamment aux États-Unis. »

« La fatigue conduira à la fragmentation de l’establishment politique »

Certes, aux yeux de Dmitri Peskov, la suspension de l’aide américaine à l’Ukraine pour éviter le « shutdown » est un phénomène « temporaire ». Le porte-parole imagine que l’Amérique restera « impliquée » dans le conflit.  En revanche, il en est persuadé, ce vote signe l’émergence d’une tendance qui va s’amplifier : « La fatigue [du soutien à Kiev, NDLR] conduira à la fragmentation de l’establishment politique et à l’augmentation des divisions ».

En Russie, on observe déjà à la loupe la pré-campagne présidentielle américaine et le rôle qu’y joue un Donald Trump, perçu comme favorable au Kremlin. Vladimir Poutine l’a souvent répété : il juge que le temps joue pour lui. Moscou sait aussi exploiter systématiquement tout ce qui peut ressembler à une faiblesse occidentale.

Source : RFI

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