Présidentielle 2026 au Bénin : Le panafricaniste Kèmi Séba se positionne
C’est dans un discours mêlant contestations et promesses d’avenir certain que le panafricaniste bénino-français Kemi Seba a officialisé son ambition d’être aux présidentielles 2026. Pour ce faire, il informe sur trois options de candidature dont les implications sociales et politiques suscitent des avis contraires.
Alors que s’approche la période électorale au Bénin, le militant Kemi Seba, de son vrai nom Stellio Gilles Robert Capo Chichi, a officiellement annoncé sa participation aux élections présidentielles 2026. Il justifie cette décision par une réponse favorable aux demandes des nombreuses populations qui auraient longtemps souhaité le voir à la tête du pays. En effet, à travers sa vidéo, Kemi Seba dénonce la flambée des prix des denrées alimentaires et par conséquent la cherté de la vie au Bénin. Il en a profité pour critiquer la gouvernance de Patrice Talon, actuel chef de la République du Bénin, dont la politique reposerait, à l’en croire, sur «la persécution ». Il évoque entre autres » les licenciements au sein des entreprises d’État, le contrôle massif de l’économie béninoise par les entreprises françaises, l’intimidation dans le discours de Patrice Talon au Parlement ». Pour soutenir ses dires, le panafricaniste a présenté les avis de quelques béninois qui non seulement ont comme lui dénoncé les conditions de vie précaires des béninois mais ont également et surtout suggéré que l’on laisse une chance à Kemi Seba. « Et c’est pour ces raisons, après des mois et des mois de réflexion, pour ne pas dire des années, j’ai décidé d’accepter vos demandes incessantes visant à me pousser à être candidat à la présidence du Bénin. », laisse entendre le panafricaniste aspirant au pouvoir. A cet effet, en raison des lois en vigueur, il dresse trois options stratégiques susceptibles de le conduire aux élections. « La première option, issue d’un certain nombre d’interactions avec des cadres du Parti des Démocrates, sera que ce parti, le parti de l’ancien président Yayi Boni, nous porte candidat à l’élection de 2026. Car c’est le seul parti politique de l’opposition qui a le nombre de parrainages suffisant pour accéder aux élections.» ; « La deuxième option aura pour seule et unique fonction de constituer une véritable coalition, bien plus large que celle qui existe actuellement, visant à exiger une réforme du code électoral pour que tout le monde puisse candidater à l’élection présidentielle au Bénin. Et enfin, la dernière option, certains diront peut-être la plus importante, c’est une triangulation des forces, appelée l’opération Jéricho, qui s’appuiera sur une base tripartitionnelle, une logique de révolution sur le terrain informationnel, une logique de mobilisation, de contestation populaire, et une prise de responsabilité, de se habiliter dans le pays, à faire basculer les choses pour que le peuple puisse reprendre le pouvoir.». Il poursuit en précisant que l’essentiel sera fait pour l’atteinte des objectifs, tel qu’il l’entend, de libération.
Cependant, l’on s’interroge sur la véracité et l’implication de ces affirmations et options stratégiques.
En effet, l’on constate que les interviewés ne se sont pas limités à la cherté et les conditions de vie mais ont tenu à suggérer Kemi Seba à la tête du pays, pour redynamiser le système actuel. Si cette tendance ne signifie rien pour certains, d’autres, plus attentifs aux mots et leur portée selon le contexte, souligneront, sans pour autant se tromper, l’aspect publicitaire derrière l’affirmation de ces interviewés qui tous ont suggéré l’élection du panafricaniste. En outre, faut-il noter que cette subite déclaration officielle de Kemi Seba ne peut être liée à la volonté des populations qui souhaitent faire de lui un dirigeant de l’État béninois, s’il n’a lui-même déjà une ambition personnelle pour le pouvoir. Enfin, contrairement aux deux premières options que se propose le fondateur de l’ONG Urgences Panafricanistes, les implications de la dernière option dite stratégique résonnent comme un recours à la force, au renversement du pouvoir en place, en cas d’échec des deux autres options.
Face à ces déclarations, la réponse des représentants du parti Les Démocrates et les résultats des procédures de mise en place d’une coalition, selon les ambitions du bénino-français, détermineront la voie choisie par ce dernier pour être aux élections présidentielles de 2026.
Par Michèl GUEDENON