Corée du Sud : Tentative de coup de force du Président Yoon Suk Yeol
Les députés de l’opposition et de la majorité ont rejeté, dans la nuit du 3 au 4 décembre, la loi martiale décrétée à la surprise générale par Yoon Suk Yeol pour faire face à de supposées menaces de « forces communistes nord-coréennes » et « antiétatiques ».
Isolé, impopulaire et menacé par une série de scandales. Telle était la situation politique du président sud-coréen juste avant qu’il ne tente d’imposer la loi martiale, dans la soirée de mardi 3 décembre, ressuscitant le spectre des régimes autoritaires qui ont dominé la vie politique du pays jusqu’au début des années 1980.
Sa tentative a échoué face à la mobilisation de l’opposition et d’élus de son propre parti. Quelques heures à peine après avoir déclaré la loi martiale, il a dû revenir en arrière.
Au cœur de la nuit du mardi 3 au mercredi 4 décembre, 190 députés de la majorité comme de l’opposition, soutenus par une foule en colère massée devant une Assemblée nationale cernée de policiers et de militaires, ont rejeté à l’unanimité la loi martiale décrétée quelques heures plus tôt par le président conservateur, Yoon Suk Yeol.
La dernière fois que la loi martiale avait été imposée, c’était en 1980, à Gwangju (Sud). Sur ordre du président autoritaire Chun Doo-hwan (1980-1987) les parachutistes avaient violemment réprimé un mouvement favorable à la démocratie. L’opération avait fait des centaines de morts.
Admettant sa défaite, M. Yoon a réitéré son appel à l’Assemblée nationale pour qu’elle mette fin aux activités « scandaleuses » qui, selon lui, paralysent les fonctions gouvernementales. Le président, confronté à des manifestations, est désormais menacé de destitution. Ses principaux collaborateurs, dont son chef de cabinet, Chung Jin-suk, et son conseiller à la sécurité nationale, Shin Won-sik, ont présenté leur démission. L’état-major a renvoyé la troupe dans ses baraquements.
Nous sommes soulagés que le président Yoon soit revenu sur sa déclaration et qu’il ait respecté le vote de l’Assemblée nationale, a réagi Washington.