Relecture du Code électoral : Qu’est ce qui justifie la certitude de la mouvance ?
Au Bénin, la mouvance présidentielle soutenant les actions du président Patrice Talon, reste carrément sourde aux appels des acteurs aussi bien de l’opposition que de la société civile, quant aux dangers imminents qui devaient découler de l’exploitation du code électoral en vigueur pour les prochaines élections générales, les premières du renouveau démocratique, dans ce pays de l’Afrique de l’ouest.
S’il est vrai que la mouvance a toujours affiché cette posture depuis l’avènement du régime du président Patrice Talon, il est aussi vrai, que cette posture a induit les pires violences électorales que le pays est connu.
Au titre des appels à la relecture du Code, l’Eglise catholique qui au terme du colloque organisé le 25 avril dernier autour du thème : « Les modifications du Code électoral au Bénin de 1990 à aujourd’hui : le Code électoral, le vivre-ensemble et la participation de tous à la construction de la Nation » a formulé quelques recommandations visant notamment une relecture de la loi dans une marche consensuelle.
Eric Okpéïcha, Secrétaire général Adjoint de la Conférence Episcopale du Bénin, indiquait que l’Eglise recommande par exemple au Président Patrice Talon, de renforcer la concertation avec les autres parties prenantes du processus électoral. « Le chef de l’Etat est donc invité à renforcer le dialogue et la concertation avec toutes les parties prenantes au processus électoral en vue de solutions consensuelles aux diverses préoccupations découlant de l’analyse scientifique du code électoral du Bénin par les divers experts qui se sont succédé au cours du colloque ».
Les évêques ont également demandé à Patrice Talon d’œuvrer : « en amont et en aval à la résolution des problèmes liés au code électoral pour la tenue d’un dialogue national en vue de la réconciliation et du rassemblement de tous les fils et filles du Bénin ». L’appel des Évêques du Bénin est resté à ce jour, inaudible pour les gouvernants actuels, qui ne partagent visiblement les inquiétudes exprimées par les autres constituantes de la société béninoises.
« Avec ce Code électoral, tous les partis aujourd’hui représentés à l’Assemblée nationale, qu’ils soient de l’opposition ou de la mouvance, ont la possibilité d’avoir un candidat pour la présidentielle 2026. Ce qui veut dire que ce code, il est inclusif », avait déclaré Wilfried Houngbédji, porte parole du gouvernement, avant d’ajouter : « L’inclusion, c’est que toutes les tendances soient représentées. L’inclusion, ce n’est pas que tous ceux qui ont envie d’être candidats soient candidats ».
Interrogé le jeudi 31 octobre 2024, lors d’une rencontre avec la presse à Cotonou, sur cette demande d’une nouvelle relecture du Code électoral faite par l’opposition et la société civile, le porte-parole du gouvernement béninois, Wilfried Léandre Houngbédji a lâché : « Nous avons entendu ».