Kinninssi ou la rançon du sang : Dans les méandres de la cybercriminalité
Il y a des œuvres que vous lisez, qui vous marquent, mais dont le temps finit par effacer toute trace de votre mémoire. Il y en a d’autres qui vous marquent à vie, tant par la teneur de l’histoire que par l’approche stylistique. Kinninssi ou la rançon du sang appartient à cette dernière catégorie. Ce texte plonge le lecteur dans les abysses de la cybercriminalité, où l’humain se dissout dans le code, où la dignité se monnaie. C’est par cette pièce de théâtre que l’écrivain Osséni Yaya, s’est fixé pour objectif, informe le préfacier de l’œuvre, de sensibiliser, d’informer et d’éduquer sur les méfaits de la cybercriminalité.
“Kinninssi ou la rançon du sang c’est un voyage dans l’ombre oppressante du cyberespace ; une toile où la fiction se mêle à l’horreur palpable du réel, où l’innocence est sacrifiée sur l’autel des croyances superstitieuses”, a indiqué Jules Daniel Amoussou, éditeur, écrivain, Grand prix littéraire du Bénin, 2022.
La pièce s’ouvre par le tam funèbre qu i chante l’horreur qui étale son lit dans un village imaginaire appelé Djitchin. Là-bas, le vodoun kinninssi avorte la vie, éventre l’espoir à la petite semaine sous le regard impuissant des populations qui ne savent plus à quel saint se vouer… En effet, au Bénin, l’une des divinités les plus craint est le kinninssi. Emanation de « Minonnan » cette divinité est une entité dont la puissance d’intervention est comparable à celle d’une fauve. A en croire la description qu’en font les sages, c’est une véritable bête enragée dont la mission première est d’assurer protection et bien-être aux siens.
Autrefois bien gardée et presque inconnue du grand public, cette divinité est rendue célèbre par les gaïmans (cybercriminels) du fait de la cupidité de certains dignitaires qui tronquent leur sagesse contre les billets de banque.
Par Fanelle SOTOMEY