Guillaume Soro parle de la corruption en Côte d’Ivoire
Dans une publication sur sa page facebook, signée ce 08 Octobre, par 𝐂𝐚𝐝𝐫𝐞 𝐫𝐞𝐬𝐭𝐫𝐞𝐢𝐧𝐭 𝐝𝐞 𝐆é𝐧é𝐫𝐚𝐭𝐢𝐨𝐧𝐬 𝐞𝐭 𝐏𝐞𝐮𝐩𝐥𝐞𝐬 𝐒𝐨𝐥𝐢𝐝𝐚𝐢𝐫𝐞𝐬 (𝐆𝐏𝐒), Guillaume Soro et les siens ont abordé plusieurs sujets au nombre desquels figure celui relatif à la corruption en Côte d’Ivoire. Ils décrivent la corruption en Côte d’Ivoire comme un fléau endémique et appellent à des sanctions fermes. « La Côte d’Ivoire est aujourd’hui confrontée à une corruption endémique qui affaiblit ses institutions et freine son développement et ce n’est pas une affirmation péremptoire gratuite d’opposants. C’est bien le constat de ceux dont le gouvernement ivoirien lui-même se prévaut d’être l’élu à longueur de journée », indique la déclaration.
Ils concluent après des statistiques de diverses institutions régionale, sous-régionale et internationale sur le niveau de la corruption en Côte d’Ivoire, sur : « l’application de sanctions fermes contre la corruption : les gouvernements français et britannique, dans leurs consultations bilatérales avec la Côte d’Ivoire, ont souligné l’importance d’une application rigoureuse des sanctions contre les responsables de la corruption ».
Extrait de la déclaration
« 𝐃𝐞 𝐥𝐚 𝐜𝐨𝐫𝐫𝐮𝐩𝐭𝐢𝐨𝐧 : 𝐮𝐧 𝐟𝐥é𝐚𝐮 𝐞𝐧𝐝é𝐦𝐢𝐪𝐮𝐞 𝐞𝐧 𝐂ô𝐭𝐞 𝐝’𝐈𝐯𝐨𝐢𝐫𝐞
La Côte d’Ivoire est aujourd’hui confrontée à une corruption endémique qui affaiblit ses institutions et freine son développement et ce n’est pas une affirmation péremptoire gratuite d’opposants. C’est bien le constat de ceux dont le gouvernement ivoirien lui-même se prévaut d’être l’élu à longueur de journée. Alors, visitons les observations d’organismes dont se réclame M. Ouattara.
𝘓’𝘪𝘮𝘱𝘢𝘤𝘵 𝘥𝘦 𝘭𝘢 𝘤𝘰𝘳𝘳𝘶𝘱𝘵𝘪𝘰𝘯 𝘴𝘶𝘳 𝘭𝘢 𝘨𝘦𝘴𝘵𝘪𝘰𝘯 𝘥𝘦𝘴 𝘧𝘪𝘯𝘢𝘯𝘤𝘦𝘴 𝘱𝘶𝘣𝘭𝘪𝘲𝘶𝘦𝘴
Selon Transparency International dans son Indice de Perception de la Corruption (CPI) 2023, la Côte d’Ivoire se classe à la 87e place sur 180 pays, avec un score de 40/100, en amélioration par rapport à 2022 où elle avait obtenu un score de 37/100 Cette situation met en évidence l’ampleur du problème qui continue de saper la confiance des citoyens dans leurs institutions et de limiter les opportunités économiques pour les plus vulnérables.
Le Fonds Monétaire International (FMI), dans son rapport sur les perspectives économiques régionales pour l’Afrique subsaharienne de 2022, a exprimé son inquiétude quant à l’impact de la corruption sur la gestion des finances publiques en Côte d’Ivoire, soulignant que cela affaiblit la transparence budgétaire et réduit l’efficacité de l’allocation des ressources.
𝘓’𝘪𝘮𝘱𝘢𝘤𝘵 𝘥𝘦 𝘭𝘢 𝘤𝘰𝘳𝘳𝘶𝘱𝘵𝘪𝘰𝘯 𝘴𝘶𝘳 𝘭’é𝘤𝘰𝘯𝘰𝘮𝘪𝘦 𝘪𝘷𝘰𝘪𝘳𝘪𝘦𝘯𝘯𝘦
La corruption a un effet direct sur la croissance économique et la compétitivité de notre pays. La Banque Mondiale, dans son rapport « Doing Business 2020 », a montré que la corruption entrave les investissements étrangers, décourage les entrepreneurs locaux et alourdit les coûts des affaires, ce qui rend le climat économique peu attractif.
Selon un rapport de la Banque Africaine de Développement (BAD), la corruption en Côte d’Ivoire pourrait coûter à l’économie nationale plus de 300 milliards de francs CFA par an, affectant directement les investissements en infrastructures et en services sociaux.
Le département d’État américain, dans son rapport 2023 sur le climat des investissements, mentionne également que les entreprises opérant en Côte d’Ivoire sont confrontées à des défis importants liés à la corruption, notamment dans l’attribution des marchés publics.
𝘓𝘢 𝘥é𝘧𝘢𝘪𝘭𝘭𝘢𝘯𝘤𝘦 𝘥𝘦𝘴 𝘪𝘯𝘴𝘵𝘪𝘵𝘶𝘵𝘪𝘰𝘯𝘴 𝘦𝘵 𝘭𝘦 𝘥é𝘵𝘰𝘶𝘳𝘯𝘦𝘮𝘦𝘯𝘵 𝘥𝘦𝘴 𝘳𝘦𝘴𝘴𝘰𝘶𝘳𝘤𝘦𝘴 𝘱𝘶𝘣𝘭𝘪𝘲𝘶𝘦𝘴
Malgré l’existence d’institutions telles que la Haute Autorité pour la Bonne Gouvernance (HABG), le Pôle pénal, économique et financier ou la Cour des comptes, pour ne citer que ceux-là, le cadre institutionnel anti-corruption reste largement inefficace. Un rapport de la Banque Mondiale de 2022 souligne que la Côte d’Ivoire souffre d’un manque d’indépendance de ses organes de lutte contre la corruption, ce qui limite la transparence dans la gestion des affaires publiques.
Un rapport de la BAD de 2021 a révélé des détournements massifs de fonds publics dans des secteurs vitaux tels que l’éducation, la santé et les infrastructures, privant ainsi les citoyens ivoiriens des services essentiels.
Le Trésor français, dans son analyse annuelle sur la gestion des finances publiques en Côte d’Ivoire, a régulièrement soulevé des problèmes liés au manque de transparence dans l’attribution des marchés publics et la gestion des fonds d’aide.
𝘓𝘦𝘴 𝘳é𝘧𝘰𝘳𝘮𝘦𝘴 𝘯é𝘤𝘦𝘴𝘴𝘢𝘪𝘳𝘦𝘴 𝘱𝘰𝘶𝘳 𝘶𝘯 𝘤𝘩𝘢𝘯𝘨𝘦𝘮𝘦𝘯𝘵 𝘳é𝘦𝘭
GPS appelle à la mise en œuvre immédiate des recommandations des organisations internationales telles que le FMI, la Banque Mondiale et la BAD dans leurs rapports sur la gouvernance et la transparence. Parmi ces recommandations :
la transparence budgétaire : selon le FMI, le gouvernement ivoirien doit publier des budgets détaillés et transparents, accompagnés d’audits accessibles à tous ;
le renforcement l’indépendance judiciaire : l’Union Européenne insiste sur la nécessité de garantir l’indépendance des organes judiciaires afin de permettre à la justice de lutter efficacement contre la corruption ;
l’application de sanctions fermes contre la corruption : les gouvernements français et britannique, dans leurs consultations bilatérales avec la Côte d’Ivoire, ont souligné l’importance d’une application rigoureuse des sanctions contre les responsables de la corruption. »
Par Fanelle SOTOMEY