États-Unis : 15 ans de prison pour un diplomate américain
Victor Manuel Rocha, ancien ambassadeur des États-Unis notamment en poste en Bolivie, a été condamné vendredi 12 avril à Miami à quinze ans de prison pour avoir espionné pendant plusieurs décennies au profit de Cuba.
Né en Colombie puis naturalisé américain, Victor Manuel Rocha, 73 ans, a été arrêté début décembre 2023. Jugé à Miami, il était accusé d’avoir été une taupe pour le gouvernement de La Havane tandis qu’il grimpait les échelons de la diplomatie américaine, ayant accès à des documents confidentiels et une influence sur la politique étrangère américaine. « Pendant plus de 40 ans, M. Rocha a travaillé comme un agent sous couverture de l’État cubain », avant qu’une enquête du FBI ne le fasse tomber, a déclaré le ministre de la Justice, Merrick Garland, à la presse.
Victor Manuel Rocha, qui vivait à Miami, a occupé de très hautes positions au sein de la diplomatie américaine. Avant de terminer sa carrière au département d’État comme ambassadeur en Bolivie de 2000 à 2002, il a notamment été membre du Conseil de sécurité nationale, organe de la Maison Blanche, de 1994 à 1995, pendant la présidence de Bill Clinton. Il a aussi été en poste dans de nombreuses ambassades américaines en Amérique latine, dont celle de La Havane, selon un document judiciaire.
L’ex-diplomate a commencé à travailler pour la principale agence de renseignement du gouvernement communiste de Cuba dès 1981, selon l’enquête. Même après avoir quitté le département d’État en 2002 au terme d’une trentaine d’années de service, il a poursuivi son travail d’espionnage pour Cuba, d’après le ministère de la Justice. Il a été confondu par un membre de la police fédérale américaine (FBI) qui s’est fait passer, en 2022 et 2023, pour un agent des services cubains de renseignement, selon un document judiciaire.
Victor Manuel Rocha, qui avait plaidé coupable, a été condamné « à la peine maximale autorisée par la loi », selon la juge Beth Bloom. Une peine assortie d’une amende de 500 000 dollars.
Cette affaire est « l’une des infiltrations parmi les plus longues, et touchant à des niveaux les plus importants, d’un agent étranger au sein de l’État américain », avait estimé au moment de son inculpation le ministre de la Justice, Merrick Garland. Mais de nombreuses affaires d’espionnage émaillent les relations entre les deux pays, ennemis depuis la révolution communiste à Cuba en 1959.
Source: Rfi