Les comptes de la France dans le rouge

Les comptes de la France dans le rouge

Le déficit de l’État français a atteint 5,4% en 2023, a annoncé l’Insee. Ce chiffre finalement bien supérieur aux prévisions initiales du gouvernement provoque un vaste débat sur les comptes publics. Avec un gouvernement critiqué de toutes parts pour les causes comme pour les remèdes envisagés.

Les comptes de la France sont dans le rouge. Le ministre de l’Économie Bruno le Maire avait lui-même annoncé la couleur en février en préparant l’opinion à des coupes de 10 milliards d’euros dans les dépenses pour limiter la casse. La semaine dernière, la Cour des comptes a enfoncé le clou en soulignant que la France était sur la troisième marche du podium des pays les plus endettés de la zone euro. Depuis, l’opposition se déchaine. La France serait sur la même pente que la Grèce selon les Républicains.

L’improbable menace d’une crise de la dette

La dérive des comptes publics français entamée il y a trente ans parait impossible à endiguer. La France ne sera pas en mesure de revenir dans les clous d’ici la fin du mandat du président Macron, c’est-à-dire à un déficit inférieur à 3 % selon la règle de la zone euro. Mais cela ne signifie pas pour autant que la crise de la dette menace la France. Rien à voir avec la crise qui a secoué la zone euro dans les années 2010. La dette française demeure très appréciée des investisseurs. L’écart avec les taux allemands, un indicateur très suivi par les marchés, n’a pas bougé depuis un an. Pas de panique donc dans les jours qui viennent. La perspective des prochaines semaines inquiète davantage le gouvernement. Un déficit au-dessus de 5 % pour 2023 comme pour 2024, pourraient conduire les agences de notation à revoir leur note à la baisse. Et si la note baisse, les taux grimpent. L’addition du service de la dette sera alors beaucoup plus lourde à régler.

Quelles pistes pour redresser les comptes

La plus agréable pour tout le monde, celle sur laquelle comptait le gouvernement, c’est la croissance, car quand le PIB augmente, le déficit est relativement plus petit. Mais ce scénario idéal s’éloigne de jour en jour. Le gouvernement a révisé à la baisse sa prévision à 1 %. Pour rééquilibrer les comptes, il faudra donc employer la manière forte : dépenser moins ou taxer davantage. On connait la religion de Bercy en la matière : il faut freiner les dépenses publiques. Bruno Le Maire se fait le chantre de la sobriété dans l’essai qu’il vient de publier. La rigueur n’est pas sans risque : elle peut casser le peu de croissance escompté. Le remède serait pire que le mal.

La hausse des impôts en débat

C’est une ligne rouge pour le président Macron qui se refuse à augmenter les impôts, il a même promis un allègement aux classes moyennes. Mais l’idée chemine. Y compris dans la majorité. La présidente de l’Assemblée nationale Yaël Braun-Pivet évoque une taxe exceptionnelle sur les superprofits des grandes entreprises. La balle est aujourd’hui dans le camp de Bruno Le Maire, le ministre de l’Économie.

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