Sénégal : Le Conseil constitutionnel dit pourquoi il valide le 24 mars
Ce jeudi 7 mars, le Conseil constitutionnel sénégalais s’est aligné sur le 24 mars pour la tenue du premier tour de la présidentielle, après avoir retenu une date différente de celle fixée par la présidence, indique-t-il dans un communiqué. Le Conseil constitutionnel, qui s’est opposé frontalement à l’exécutif depuis février, s’est montré cette fois conciliant. Les « Sages » ont expliqué dans un communiqué qu’ils n’avaient fait que « pallier l’inertie de l’administration » en décidant du 31 mars, mais que l’exécutif a entretemps remédié à cet état de fait en prenant des décrets convoquant le corps électoral le 24 mars.
Des points de crispation primordiaux semblent traités : le Conseil, confirmant une position antérieure, a refusé que l’élection se tienne après l’expiration du mandat du président Sall le 2 avril. Il a rejeté la date du 2 juin préconisée par un « dialogue national » convoqué par le chef de l’État pour sortir de la crise, et largement acquis à sa cause. Le Conseil a fait barrage à un réexamen de la liste des 19 candidats qu’il avait validés dès janvier.
En effet, après le dialogue national, de nombreux acteurs politiques avaient rejeté les mesures proposées, y compris la date de l’élection présidentielle proposée du 2 juin et le maintien de Macky Sall à son poste du président. Le Conseil constitutionnel a validé ce rejet.
« La fixation de la date du scrutin au-delà de la durée du mandat du président de la République en exercice est contraire à la Constitution », dit une décision des « Sages ». Le Conseil constitutionnel a par ailleurs rejeté une autre recommandation faite au président Macky Sall par le dialogue national, et déclaré que la liste des 19 candidats déjà validée par l’institution ne devait pas être révisée.