Ghana : Une nouvelle loi durcit les peines contre les LGBTQ
Une peine allant jusqu’à trois ans de prison contre toute personne s’identifiant comme LGBT + et dix ans pour celles qui se rendraient coupables de « campagnes LGBT + à destination des enfants ». La peine va jusqu’à cinq ans pour toute personne qui soutiendrait ces communautés. Cette entrera en vigueur qu’avec l’approbation du président, Nana Akuffo-Addo qui devrait se prononcer dans moins d’une semaine.
selon Sam George, principal soutien du projet, adopté mercredi 28 février : il s’agit selon lui de protéger les enfants. « Cette loi vise à arrêter cet assaut mené par certaines forces venues de l’Occident, qui essaient de changer ce que représente la culture ghanéenne et le Ghana. Parce qu’il faut protéger l’innocence des enfants ».
Mais pour Michael Akagbro, de l’Ong Centre ghanéen pour un développement démocratique : « Même avant l’adoption de ce texte par le Parlement, les membres de la communauté LGBTQ faisaient déjà l’objet d’attaques dans différentes parties du pays. Cette loi va empirer la situation. Parce qu’avec cette loi, la société va considérer qu’elle a le droit de perpétuer ces agressions, parce qu’elle sera soutenue par cette loi. »
Le texte a été voté à l’unanimité par les 275 députés, malgré l’opposition répétée des diplomates, des organisations internationales et d’une coalition de la société civile ghanéenne. La ratification du président Nana Akuffo-Addo est attendue pour sa mise en vigueur.
En effet, la vague homophobe s’est révélée publiquement au Ghana en 2021, avec l’inauguration le 31 janvier des locaux de l’association LGBT + Rights Ghana, en banlieue d’Accra. Les images de la cérémonie, pourtant modeste, avaient été relayées avec indignation sur les réseaux sociaux et provoqué rapidement un tollé national. En février, les locaux avaient été perquisitionnés et fermés, les occupants expulsés, condamnés pour la plupart à vivre dans la clandestinité suite à de violentes attaques dans les médias.
