Levée des sanctions contre le Niger : Ce que Talon a dit lors du huis-clos des chefs d’Etat
La Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao), réunie en sommet extraordinaire à Abuja samedi 24 février, a levé presquetoutes les sanctions économiques, en dehors de celles individuelles et politiques, contre le Niger. Cette décision est motivée par des « raisons humanitaires ». Les sanctions avaient durement éprouvé ce pays où le taux de pauvreté extrême dépassa les 40% selon la Banque mondiale. Alors qu’elles étaient destinées à faire plier la junte au pouvoir, lesdites sanctions ont durement affecté la population civile, qui vouait son soutien à la junte. Mieux le Niger s’est associé au Mali et au Burkina Faso pour créer l’Alliance des Etats du Sahel (AES) et ensuite pour qui la Cédéao. Dos au mur, et pour la survie de l’institution communautaire, la Cedeao a décidé de la levée des sanctions, sans plus y conditionné la libération du président nigérien Mohamed Bazoum.
Alassane Ouattara, le président ivoirien, avait manifesté son intérêt pour l’apaisement ; le président togolais, Faure Gnassimbé, a demandé ouvertement la levée des sanctions, ainsi que le président Patrice Talon, dont Rfi a rapporté les propos lors du huis-clos des chefs d’État d’Abuja : « Avalons la couleuvre, il faut la Cédéao des peuples avant les sanctions. »
Cette décision de la levée des sanctions c’est la fin d’un chapitre. On assistera à la fin de la fermeture des frontières terrestres et aériennes entre le Niger et les pays de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (Uemoa) et de la Cédéao, la fin de l’interdiction de survol de la zone de l’Uemoa par le Niger, ainsi qu’à la fin de la suspension de toutes les transactions commerciales entre les pays de l’Uemoa et le Niger. Aussi, la levée des sanctions annonce la fin du gel des avoirs financiers et monétaires de l’État du Niger à la Banque Centrale des États de l’Afrique de l’Ouest (Bceao), et mettra au pays d’honorer ses engagements en matière de remboursement de dettes.
Par Fanelle SOTOMEY