Report de la présidentielle : L’opposition sénégalaise proteste, des tirs à Dakar
Des tirs de gaz lacrymogènes ont retenti ce dimanche à Dakar. Des gendarmes tirent sur le rassemblement de centaines de personnes de l’opposition, venues manifester contre le report de la présidentielle.
En effet, plus d’une dizaine de candidats de l’opposition ont décidé de faire front ensemble et d’organiser un rassemblement de campagne, ce dimanche 4 février, dans l’après-midi, depuis une artère principale de Dakar. Ils ont exprimé devant la presse et sur les réseaux sociaux qu’ils vont passer outre la décision du président Macky Sall, de reporter la présidentielle du 25 février. L’annonce faite samedi dans un contexte de grave crise politique par le président élu en 2012 et réélu en 2019 a aussi provoqué l’inquiétude à l’étranger.
« Nous rejetons systématiquement le décret (reportant la présidentielle). Nous donnons rendez-vous ce dimanche à tous les Sénégalais pour une marche » à Dakar, a déclaré Cheikh Tidiane Youm, un porte-parole du camp de l’opposition sur la radio privée RFM.
« Nous nous sommes réunis et entendus pour nous rassembler à partir de 15H00 (locale et GMT) pour démarrer notre campagne (électorale) de façon collective », a déclaré, sur la même radio, Habib Sy, un des 20 candidats qui devaient concourir au scrutin reporté.
Peu de temps après l’annonce de Macky Sall, le ministre secrétaire général du gouvernement, Abdou Latif Coulibaly, qui est aussi le frère de l’un des juges du Conseil constitutionnel, a annoncé sa démission.
Mais la grande question reste celle du calendrier. Mais la coalition de Karim Wade a demandé un report de six mois dans une proposition de loi qui a de fortes chances d’être adoptée.
Une commission parlementaire qui vient d’ouvrir une enquête sur le processus de sélection des candidats, des accusations de corruption de deux juges du Conseil constitutionnel, et une candidate qui aurait menti sur sa nationalité. Pour Macky Sall, dont le mandat prend fin le 02 Avril, ces « conditions troubles » et le risque de contestation des résultats de la présidentielle justifient son report.
Cette situation plonge à nouveau le Sénégal dans l’inconnu ce pays réputé comme un îlot de stabilité en Afrique, mais qui a connu depuis 2021 différents épisodes de troubles meurtriers.