Patrice Talon : « Je fais la distinction entre les prescriptions de ma religion et mon rôle… »
Le président Patrice Talon, au détour de ses échanges avec la presse nationale au lendemain de Vodun Days (les 9 et 10 janvier) n’a pas manqué de souligner la complexité de sa posture, en tant que chrétien catholique pratiquant, et promoteur d’une telle initiative qui peut heurter la sensibilité du clergé catholique. Mais, s’il fait la distinction entre sa foi et ses charges de président de la République, père de la Nation, et garant de l’intérêt national.
Fanelle SOTOMEY
Lire l’extrait de sa déclaration :
« Vous savez, les religions sont en compétition. Moi, je suis chrétien catholique pratiquant. Je vois combien mon action actuellement peut heurter l’intérêt de la propagation de la foi chrétienne. Puisque chaque religion a pour vocation de diffuser la bonne nouvelle, d’avoir davantage de fidèle, car ce que les prophètes ou le créateur ou Dieu attend de chaque fidèle, c’est de faire des autres un fidèle de la religion. La mission des chrétiens normalement est de diffuser la bonne nouvelle chrétienne.
Ma mission en tant que chrétien, c’est d’abord celle-là, apporter la bonne nouvelle aux autres : musulmans, fidèles de la religion vodoun. C’est ce qui relève de ma foi, et de l’attente de l’Eglise à mon endroit personnel. C’est évident que le clergé catholique doit trouver dans mon action, quelque chose qui n’est pas conforme à ce que l’Eglise attend de moi. Mais au-delà de la pratique de ma foi, je suis dans une charge aujourd’hui, qui recommande, que je travaille aussi bien pour les chrétiens catholiques, pour les musulmans, pour les évangéliques, que pour les fidèles vodoun. Aussi, je dois identifier tous les facteurs de développement économique.
Si tel aspect, de tel courant religieux est d’un intérêt économique important, ou d’un intérêt artistique et culturel important pour mon pays, j’ai l’obligation d’utiliser les ressources publiques, les attributs de l’Etat pour faire la promotion de tout cela, puisque c’est d’intérêt global. Donc, je fais la distinction entre ma foi, les prescriptions de ma religion et mon rôle, qui est d’aller chercher partout où il y a un intérêt économique, d’épanouissement, de développement, et de promouvoir cela, pour qu’au-delà de la foi, les Béninois vivent bien économiquement, gagent de l’argent, qu’ils créent des emplois pour tout le monde. Malheureusement, l’argent n’a pas de couleur, n’a pas de religion. Donc, je mesure bien la complexité de la chose, mais les plus grandes actions sont celles qui sont complexes ».