Éducation : Le cri de détresse des jeunes instituteurs béninois formés et laissés sur le carreau

Éducation : Le cri de détresse des jeunes instituteurs béninois formés et laissés sur le carreau

La performance du système éducatif dépend en grande partie du recrutement d’enseignants qualifiés, formés dans les écoles normales et suffisamment motivés. Malheureusement, ils sont nombreux ces enseignants formés à l’Ecole Normale des instituteurs ( ENI) du Bénin mais qui aujourd’hui ne sont pas reconnus par l’Etat béninois. Il s’agit notamment de ceux de la promotion 2014. Parmi eux, on y retrouve ceux qui ont été déclarés admis après concours et ayant bénéficié d’une bourse étatique. Les autres ayant fait leur formation à titre payant.

L’annonce faite par le ministre des enseignements maternel et primaire, Salimane Karimou au sujet de la réouverture imminente des Écoles Normales des instituteurs remet sur tapis un sujet qui fâche. Celui des normaliens recalés de la promotion 2014 à la promotion 2020, année de fermeture des écoles normales des instituteurs. Après la formation de la promotion de 2014 qui a duré trois ans au lieu de deux ans, ces jeunes instituteurs estiment être floués par l’Etat béninois, puisque ayant été déclaré inapte au bout du processus. En effet les règles du jeu ont été changé au cours du jeu d’autant plus que les autorités en charge des écoles normales ont estimé en son temps que la dictée faite en fin de formation était éliminatoire. Et c’est là qu’à commencé le calvaire de ces jeunes instituteurs. << Les tests qui régissent le concours d’entrée à l’ENI et l’examen de sortie dans les années 2013-2014-2015….ne stipulent pas que la dictée est éliminatoire. Nous qui avons été formés à l’enseignement nous avons été laissés sur le carreau au profit des bacheliers qui n’ont eu aucune formation professionnelle dans le temps >> raconte le porte parole des instituteurs recalés des ENI qui estime que le nombre d’instituteurs dans le cas est estimé à plus de trois mille. A en croire Kouessi Pascal SOSSA, cette promotion de 2014 est la toute première qui a fait deux fois l’examen pratique de fin de formation et la soutenance dont la finalité s’est soldée par un retour à la maison et toujours sans diplôme jusqu’en 2023.

Pourquoi former des enseignants et les déclarer inaptes ?

C’est un secret de polichinelle que le système éducatif béninois souffre d’un manque criant d’enseignants qualifiés. Face à un tel constat, il est logique de chercher à comprendre les raisons qui poussent l’Etat à envoyer au chômage des enseignants qualifiés. C’est ce même État qui après avoir lancé le concours d’entrée dans les ENI, qui a alloué un budget pour le fonctionnement des six écoles normales des instituteurs. << Le plus touchant, tout dernièrement, nos dossiers pour l’autorisation d’enseigner pour faute de diplôme académique baccalauréat (BAC) ont été rejetés alors qu’une décision ministérielle a donné la possibilité d’aller faire le dépôt d’autorisation d’enseigner avant fin août 2020 >> confie Kouessi Pascal SOSSA. A défaut de servir l’Etat, les normaliens recalés se sont engagés avec les établissements privés mais force est de constater que plusieurs d’entre eux subissent déjà une pression de la part de leurs employeurs, suite aux dernières déclarations du ministre Salimane Karimou selon qui le diplôme du BEPC ne donnera plus accès aux écoles normales dans les tout prochains jours. Certains ayant été formés à base du BEPC ne savent plus où donner de la tête. << Nous demandons humblement à l’État de penser à nouveau à notre situation afin qu’on puisse entrer en possession de nos diplômes ou d’autres alternatives pouvant nous aider un jour à intégrer la fonction enseignante >> déclare le porte parole des instituteurs recalés des ENI. Vivement le bout du tunnel pour cette catégorie d’enseignants.

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