Coup d’état : l’Union Africaine suspend le Niger
L’Union Africaine a annoncé ce mardi la suspension du Niger de ses instances jusqu’à ce qu’un gouvernement civil soit rétabli. Dans le contexte d’une crise prolongée de près de quatre semaines, la CEDEAO, le bloc régional d’Afrique de l’Ouest, a également brandi la possibilité d’une intervention armée pour restaurer la présidence élue de Mohamed Bazoum. Le Conseil de Paix et de Sécurité de l’UA a sollicité une évaluation minutieuse des retombées économiques, sociales et sécuritaires qu’entraînerait le déploiement éventuel d’une force d’attente au Niger.
« La CEDEAO n’accepte aucune transition prolongée dans la région. Ils doivent se préparer à passer le relais dans les plus brefs délais », a déclaré à la BBC Abdel-Fatau Musah, commissaire aux affaires politiques, à la paix et à la sécurité de la CEDEAO. Il a insisté que « l’aspect militaire est très présent ». Il a ajouté : « Plus tôt ils rendront le pouvoir aux civils et se concentreront sur leur responsabilité première qui est de défendre l’intégrité territoriale du Niger, mieux ce sera pour eux ».
Le chef de la junte, qui dirigeait la garde présidentielle avant de prendre le pouvoir le 26 juillet, a déclaré qu’une intervention militaire pourrait aggraver les insurrections islamistes liées à Al-Qaïda et au groupe État islamique. « Ils semblent ignorer que c’est en grande partie grâce au professionnalisme et à la bravoure des forces de défense et de sécurité nigériennes que le Niger est resté une barrière empêchant les hordes terroristes de déstabiliser toute la région », a-t-il déclaré.