Sanction de la Cedeao contre le Niger : Le Mali, la Guinée et le Burkina-Faso se désolidarisent
Dans un communiqué sur Twitter par Abdoulaye Maïga, porte-parole de l’exécutif malien, les gouvernements du Mali et du Burkina Faso « avertissent que toute intervention militaire contre le Niger s’assimilerait à une déclaration de guerre » contre les deux pays, qui se retireraient alors de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao). Arrivés au pouvoir à Bamako et à Ouagadougou après des coups d’Etats, les gouvernements malien et burkinabé disent « exprimer leur solidarité fraternelle au peuple frère du Niger qui a décidé en toute responsabilité de prendre son destin en main et d’assumer devant l’histoire la plénitude de sa souveraineté ».
Les deux pays dénoncent et refusent d’appliquer les « sanctions illégales, illégitimes et inhumaines contre le peuple et les autorités nigériens ». Dimanche, la Cédéao a notamment décidé la suspension « immédiate » de « toutes les transactions commerciales et financières » avec le Niger et le gel des avoirs des putschistes. Des sanctions qui « aggravent la souffrance des populations et mettent en péril l’esprit du panafricanisme », déplorent le Mali et le Burkina Faso. Une intervention militaire entraînerait, de la part de Bamako et de Ouagadougou, « l’adoption de mesures de légitime défense en soutien aux forces armées et au peuple du Niger », peut-on lire dans le communiqué.
Le Mali et le Burkina Faso « mettent en garde contre les conséquences désastreuses d’une intervention militaire au Niger qui pourrait déstabiliser l’ensemble de la région comme l’a été l’intervention unilatérale de l’Otan en Libye qui a été à l’origine de l’expansion du terrorisme au Sahel et en Afrique de l’Ouest. » La Guinée également ne mettra pas en œuvre les sanctions annoncées par la CEDEAO contre le Niger pour exiger le retour au pouvoir de Mohamed Bazoum. Pour le Comité national du rassemblement pour le développement (CNRD), les mesures de la CEDEAO sont « illégitimes et inhumaines ».
Le Niger étant un peuple frère à celui de la Guinée, le CNRD refuse de cautionner les sanctions de l’Organisation sous-régionale. Les autorités guinéennes invitent Bola Tinubu et tous les autres Chefs d’État à revenir à de meilleurs sentiments afin de préconiser une résolution pacifique de la situation. De toutes les façons, « le CNRD tient à préciser que les sanctions et les menaces proférées lors du sommet du 30 juillet n’engagent nullement la République de Guinée », lit-on dans le communiqué.
Par ailleurs, le CNRD souffle aux autorités de la CEDEAO que l’option d’une intervention militaire contre le Niger « entraînerait de facto la dislocation » de l’institution.