Inflation aux États-Unis : la Fed relève ses taux d’un quart de point de pourcentage
Afin de juguler l’inflation aux États-Unis, la Réserve fédérale américaine a annoncé une dixième hausse d’affilée de ses taux, le mercredi 3 mai 2023.
La banque centrale américaine (Fed) a annoncé une hausse d’un quart de point de pourcentage. Son principal taux directeur se situe désormais entre 5 % et 5,25 % c’est-à-dire au plus haut depuis 2006, une décision prise à l’unanimité, a annoncé l’institution dans un communiqué publié à l’issue de la réunion de son comité de politique monétaire (Fomc). Il s’agit d’une nouvelle hausse, la dixième d’affilé décidée par la banque centrale américaine depuis mars 2022. La Fed s’est décidée à juguler l’inflation malgré des signes d’essoufflement de l’économie et en dépit de la récente crise bancaire. « Aucune décision sur une pause » dans la hausse des taux «n’a été prise aujourd’ hui», a indiqué Jérome Powell, président de la Fed. Pourtant, cette augmentation d’un quart de point de pourcentage va renchérir encore un peu plus le cout du crédit aux États-Unis à la fois pour les ménages et les entreprises.
Le président Jérome Powell a souligné que la Fed n’indique plus dans son communiqué, qu’elle anticipe des hausses supplémentaires. « On a ôté cette partie. C’est un changement significatif », a-t-il précisé. Il a également exclu un abaissement cette année des taux d’intérêt malgré la possibilité d’une «légère» récession car l’inflation «ne va pas diminuer de sitôt » concède Jerome Powell, patron de la Fed qui vise toujours à ramener l’inflation à 2% : elle est actuellement plus de deux fois supérieure à cet objectif. Il faut noter que la crise bancaire a apporté un soutien inattendu à la lutte menée par la Fed contre l’inflation : « le resserrement des conditions de crédit pour les ménages et les entreprises est susceptible de peser sur l’activité économique, les embauches, et l’inflation », souligne la Fed dans son communiqué, martelant que « le système bancaire américain est solide et résilient ».
Mais les observateurs s’attendent maintenant à une pause dans cette campagne de hausse des taux, pour desserrer la pression sur les prix. Les responsables de la Fed, dans leur communiqué, précisent qu’ils observeront les effets des décisions successives, et le délai avec lequel elles font effet sur l’économie réelle, mais aussi les « développements économiques et financiers », pour décider de la nécessité ou non de resserrer encore, afin de ramener l’inflation à 2,00%. Entre mai et décembre, la Fed avait, face à une inflation persistante, relevé ses taux à un rythme inédit depuis le début des années 1980, optant pour deux inhabituelles hausses d’un demi-point, et même, à quatre reprises, de trois-quarts de points.
Et la probabilité d’une récession, plus marquée qu’attendue initialement, est largement anticipée par les marchés. « Nos données nous laissent à penser que le resserrement monétaire et les récentes tensions dans le système bancaire vont entraîner une légère récession, plus forte cependant que ce que nous avions anticipé jusqu’à présent », a ainsi souligné le chef économiste d’Oxford Economics, Ryan Sweet, interrogé par l’AFP.